Le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a défendu, devant ses homologues européens, la nécessité de rester unis et de maintenir la pression sur la Russie afin qu’elle entame des négociations crédibles, qui mènent à une paix juste, durable et respectueuse de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Lors de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE, qui s’est tenue par vidéoconférence ce lundi, ces derniers ont également discuté de la gravité de la situation à Gaza et de la menace d’Israël d’occuper tout le territoire.
Le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Andrii Sybiha, a participé à la partie de la réunion consacrée à son pays. Le ministre lui a rappelé le soutien sans réserve de l’Espagne, comme l’a fait récemment le président du Gouvernement, le destin de son pays, mais aussi le droit international, les principes de souveraineté, l’intégrité territoriale et le respect des frontières, tels que repris dans la Charte des Nations Unies, étant ici en jeu.
L’Europe et l’Ukraine doivent participer aux négociations
Albares a également insisté sur le fait que toute décision sur l’Ukraine concerne l’Europe. Les Européens doivent donc participer aux négociations qui doivent être précédées d’un « cessez-le-feu inconditionnel et vérifiable comme premier pas vers une paix juste et durable. »
« L’Europe et l’Ukraine veulent la paix », affirme le ministre, « mais sans récompense pour l’agresseur. Aucune décision sur l’Ukraine ne peut être prise sans l’Ukraine et il ne peut pas y avoir débat sur la sécurité de l’Europe sans les Européens », conclut-il.
Décision inacceptable d’Israël
La situation à Gaza et la décision annoncée par le gouvernement d’Israël d’occuper entièrement le territoire a été l’autre thème important de la réunion. Pour l’Espagne, il s’agit d’une décision inacceptable, qui mettra encore en plus en danger la vie des otages entre les mains du Hamas et qui aggravera la catastrophe humanitaire à Gaza.
En ce sens, le ministre a exhorté l’UE à « agir au plus vite, afin d’éviter une nouvelle vague de violence d’Israël à Gaza, l’Union européenne ne pouvant pas rester les bras croisés face à une occupation militaire israélienne de plus en plus importante à Gaza et la famine qu’elle provoque. » « Le moment est venu de suivre l’exemple de l’Espagne et de reconnaître l’État de Palestine », a-t-il rappelé.
Le chef des Affaires étrangères espagnol a également attiré l’attention sur la détérioration rapide de la situation en Cisjordanie et a demandé à l’UE de poursuivre ses sanctions contre le Hamas, mais aussi contre les colons violents et toute personne qui sabote la solution à deux États.
En ce sens, le ministre a demandé aux États membres d’adopter un embargo sur la vente d’armes à Israël, comme l’a fait l’Espagne, en se basant sur la Position commune 2008/944 qui oblige explicitement les États membres à cesser les exportations d’armes à des théâtres de guerre, comme celui de Gaza.
Enfin, Albares a demandé une nouvelle fois la suspension de l’accord d’association de l’UE avec Israël, conformément à l’article 2, qui lie son maintien au respect des droits de l'homme, par les deux parties, et rappelle que le rapport de la Commission indique clairement qu’il y a violation systématique des droits de l'homme par Israël à Gaza.
-TRADUCTION NON OFFICIELLE-