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À NEW YORK

Discours du Ministre des Affaires Étrangères, de l’Union Européenne et de la Coopération devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies

jeudi 18 avril 2024

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de sécurité,

Le peuple palestinien a droit à l'espoir et le peuple israélien a droit à la sécurité. C'est le chemin vers la paix et c'est ce qui nous amène ici aujourd'hui. Je suis convaincu qu'il existe une voie alternative à la violence permanente et à la douleur sans fin entre des peuples appelés à vivre ensemble.

Samedi dernier, l'attaque inacceptable de l'Iran contre Israël, que nous condamnons fermement, nous a rapprochés un peu plus de l'abîme. Dans les semaines à venir, toutes les parties doivent faire preuve de retenue pour freiner la violence et jeter les bases de l'avenir pacifique qui nous amène à ce Conseil. Le risque d'escalade régionale est plus réel que jamais. Il n'y a pas d'autre alternative que d'orienter nos efforts vers une solution politique.

Pour garantir cette paix, chacun autour de cette table sait ce que nous devons faire : mettre en œuvre la solution des deux États. Rendre cette solution irréversible, c'est rendre la paix irréversible dans la région. Et il y a un moyen d'y parvenir : reconnaître la Palestine comme membre de cette Organisation des Nations Unies. C'est pourquoi aujourd'hui, ma voix, et celle de l'Espagne, se joint à celles qui le réclament et le soutiennent.

La seule façon de mettre un terme à cette spirale de violence récurrente est la solution des deux États, adoptée par l'ensemble de la communauté internationale. Et c'est le moment de le faire possible. Puisse ce que nous reconnaissons tous comme la solution - un État palestinien vivant côte à côte avec l'État d'Israël, dans la paix et la sécurité - devenir enfin une réalité.  Puisse la paix entre Israéliens et Palestiniens devenir enfin une réalité.

La création d'un État palestinien aux côtés de l'État d'Israël est, sans aucun doute, une question de justice, mais aussi la seule option viable pour la paix.

L'Espagne a donc décidé de se joindre aux 139 pays qui l'ont déjà fait et de reconnaître l'État palestinien, et soutient son adhésion aux Nations Unies dans le cadre de ce Conseil de sécurité aujourd'hui.

L'Espagne va reconnaître l'État palestinien parce que le peuple palestinien ne peut pas être condamné à être un peuple de réfugiés, parce que c'est la voie vers la paix au Moyen-Orient, parce que cela est bénéfique pour la sécurité d'Israël.

L'Espagne reconnaîtra l'État palestinien parce qu'il a droit à un avenir plein d'espoir tout comme le peuple israélien a droit à un avenir de paix et de sécurité, et après tant de décennies de souffrance nous savons qu'il ne peut y avoir l'un sans l'autre : la sécurité en Israël, la paix dans la région, sont liées à l'espoir du peuple palestinien d'avoir un État. Tous deux y ont droit, exactement le même droit.

L'Espagne a proposé la tenue d'une Conférence internationale pour la paix dans les plus brefs délais, dont l'objectif est de progresser vers la concrétisation de cette solution. L'Union européenne a soutenu notre proposition, de même que la Ligue des États arabes et l'Organisation de la coopération islamique. Au total, plus de 80 pays. J'invite ce Conseil et le Secrétaire général des Nations Unies à soutenir la proposition, afin que la diplomatie multilatérale en action puisse contribuer à ouvrir une nouvelle page de l'histoire du Moyen-Orient : celle d'une paix définitive.

Et la meilleure façon de protéger et de garantir la mise en œuvre de cette solution à deux États est d'admettre déjà l'État de Palestine en tant que membre à part entière de l'Organisation des Nations Unies. Cela implique sa reconnaissance par tous, comme l'ont déjà fait la grande majorité de ses membres, et comme le fera l'Espagne.

Nous ne pouvons plus attendre.

En mai 1948, trois ans après la Conférence de San Francisco qui a donné naissance à l'organisation, les Nations Unies ont lancé leur première opération de maintien de la paix. La première de l'histoire. C'était il y a 76 ans et cette première mission de maintien de la paix s'est déroulée, précisément, en Palestine.

Il n'y a pas de problème plus ancien auquel cette organisation ait été confrontée. Combien de temps devrons-nous encore attendre pour le résoudre ?

Des centaines de milliers de personnes –des familles entières, des enfants– sont actuellement privées de nourriture, d'eau, de médicaments et de logements. Combien de temps devront-elles encore attendre ?

Plus de 100 otages sont détenus par le Hamas. Combien de jours devront-ils encore attendre, eux et leurs familles, pour rentrer chez eux ? Depuis cette horrible journée du 7 octobre, les violences ont coûté la vie à 1200 Israéliens et à plus de 32 000 Palestiniens. Combien de vies innocentes doivent encore être perdues ?

De plus, il existe aujourd'hui un risque de débordement des conflits et de déstabilisation régionale avec des conséquences géopolitiques, économiques et humanitaires imprévisibles.

L'escalade doit cesser.

La spirale de la violence doit cesser.

Le peuple palestinien doit avoir sa place dans cette assemblée et un État qui lui soit propre, et la place et l'existence d'Israël doivent également être reconnues par tous ceux qui ne l'ont pas encore fait.

C'est la justice pour la Palestine, c'est la meilleure garantie de sécurité pour Israël et c'est la condition première et fondamentale d'un avenir de paix dans la région.

Et cela –la paix, la justice, l'espoir et l'avenir– sont les valeurs qui méritent d'être défendues et soutenues par ce Conseil de sécurité.  Le fait et le fera pour la paix, pour la justice et par pure humanité.​


-TRADUCTION NON OFFICIELLE-