Le terrorisme est un délit qui doit être poursuivi à travers des systèmes de justice pénale et avec toutes les garanties d’un processus juste dans le cadre de l’État de droit. La lutte contre le terrorisme et le respect scrupuleux des droits de l’homme sont deux objectifs qui se renforcent et se complètent mutuellement.
La fragilisation du noyau central d’Al Qaeda et la disparition de nombreux leaders de cette organisation, notamment d’Osama Bin Laden, ne peut en aucune façon laisser penser que le terrorisme perd du terrain. On assiste à une prolifération de groupes et de franchises du djihadisme international qui, à des degrés divers et plus ou moins dirigés, cordonnés ou inspirés par l’organisation ou l’esprit d’Al Qaeda, continuent de projeter leur barbarie assassine dans de grandes zones dans le monde. La menace est universelle et comprend, en plus du djihadisme international, le terrorisme anarchiste international, qui pourrait s’appeler (d’après la terminologie d’EUROPOL) le terrorisme ethno-nationaliste ou séparatiste, les actions desdits « loups solitaires », etc.
Les groupes terroristes modifient leurs méthodes d’organisation et de fonctionnement, en essayant de profiter des faiblesses des États et en ayant recours aux technologies de l’information modernes pour accroître l’impact de leurs attentats. Ces groupes profitent également de l’existence de zones dans certains États qui échappent au contrôle des autorités publiques. Les terroristes utilisent ces « refuges sûrs » pour s’organiser, s’entraîner et préparer des attaques aussi bien dans l’État dans lequel ils se trouvent que dans d’autres parties du monde.
Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération réalise une analyse continue du phénomène du terrorisme international, propose et définit différentes actions pour faire face à cette menace et participe activement aux principaux forums internationaux qui abordent cette problématique (en coordonnant la représentation institutionnelle de l’État avec le reste des ministères et des organismes publics).
Criminalité organisée transnationale
Il existe plusieurs liens croissants entre les groupes terroristes et les groupes criminels transnationaux, comme l’a mis en évidence le groupe de haut vol sur les menaces, les défis et le changement, dans son rapport intitulé « Un monde plus sûr : la responsabilité que nous partageons » de 2004. Ces liens ont conduit à ce que la lutte contre le terrorisme soit également liée à la lutte contre le commerce illégal qui permet de financer les terroristes.
L’Espagne a tissé un réseau étoffé d’accords bilatéraux à l’échelon mondial dans les différents domaines liés à la délinquance organisée. Ainsi, l’Espagne a passé des accords avec : l’Albanie, l’Algérie, le Brésil, la Bulgarie, le Cap-Vert, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la République populaire de Chine, la Chypre, la Croatie, la République slovaque, les États-Unis, la France, l’Israël, la Jordanie, la Lettonie, la Lituanie, le Mali, le Maroc, la Pologne, le Portugal, le Qatar, la Roumanie, la Russie, le Sénégal, la Serbie, la Turquie, l’Ukraine.