Sa relation avec les pays ibéro-américains est unique en termes de richesse et de variété, et elle est alimentée par les gouvernements et les sociétés dans pratiquement toutes les sphères. Le Gouvernement d’Espagne accorde à l’Ibéro-Amérique une place privilégiée dans le programme de la politique étrangère. L’Espagne entretient un dialogue franc et cordial avec tous les pays de la région, indépendamment des plus ou moins grandes affinités politiques.
L’Espagne est aujourd’hui l’un des principaux investisseurs en Amérique latine, avec une présence remarquable dans les secteurs clé du processus de développement et de modernisation sociale comme la banque, l’énergie, les communications, la construction et la gestion des infrastructures, le tourisme ou la prestation des services publics.
La culture espagnole s’est cristallisée autour d’une pléiade de manifestations, d’un côté et de l’autre de l’Atlantique, qui a non seulement mis en évidence le précieux patrimoine de cultures originaires et ancestrales, mais qui a également atteint des niveaux élevés de qualité dans tous ses aspects contemporains, occupant une place de prestige méritée dans le monde actuel.
L’Espagne comme l’Amérique latine ont, toutes deux, subi de profonds changements au cours des dernières années, elles cherchent donc aujourd’hui une nouvelle relation fondée sur des intérêts communs. C’est la raison pour laquelle le crédo du Sommet ibéro-américain qui a été organisé à Cadix, en Espagne, a été « Une relation renouvelée à l’occasion du Bicentenaire de la Constitution de Cadix ». L’Espagne désire renforcer ses liens, consolider ses relations politiques, promouvoir les mécanismes de dialogue et d’échanges politiques actuels, renforcer et intensifier les investissements des entreprises et les échanges commerciaux.
L’Espagne a voulu adapter le lien avec l’Ibéro-Amérique à la nouvelle réalité que présente le continent, qui se caractérise par la stabilité politique et la généralisation des valeurs démocratiques. L’Ibéro-Amérique est également plongée dans une période d’expansion et de croissance qui en font l’un des moteurs de la reprise économique mondiale.
Avec le même esprit d’entente et de solidarité avec lequel l’Espagne a contribué significativement à la restauration des régimes démocratiques, civils et représentatifs ou au dynamisme des processus de pacification en Amérique latine, elle désire aujourd’hui être à ses côtés pour faire face aux nouveaux défis : le développement durable, l’insécurité ou la lutte contre le narcotrafic. L’Espagne considère qu’il est essentiel non seulement de renforcer le dialogue et de promouvoir le renforcement institutionnel des nations ibéro-américaines, mais aussi de soutenir les processus de réformes économiques efficaces qui favorisent la croissance et la répartition de la richesse, et l’équité.
La politique de coopération pour le développement est l’un des instruments fondamentaux de la politique étrangère pour l’Ibéro-Amérique. La coopération s’adapte à une nouvelle réalité réussie, dans laquelle un nombre important de pays pour lesquels des ressources économiques et techniques ont été consacrées dans le passé, a atteint des niveaux de développement qui en feront des donateurs sur le court terme. L’Espagne leur propose de nouveaux instruments tournés vers l’économie de la connaissance, le transfert de technologie ou la collaboration entre les centres de recherche de l’excellence. Le Gouvernement d’Espagne maintient sa collaboration pour lutter contre la pauvreté dans les pays d’Amérique latine qui en ont besoin.
Le Gouvernement d’Espagne considère que l’intégration et le multilatéralisme constituent la réponse la plus appropriée à la nouvelle réalité internationale. À cet effet, elle a soutenu les différents processus d’intégration économique, politique et commercial comme l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), le Système d'intégration centraméricain (SICA) ou le MERCOSUR et observe avec intérêt les nouveaux souffles d’intégration qui se dégagent dans la région comme la Communauté d'États latino-américains et caraïbes (CELAC) ou l’Alliance du Pacifique. Ainsi, tout en déclarant son intérêt à participer activement à la consolidation de ces processus, elle continue de défendre un dialogue préférentiel de ceux-ci avec l’Union européenne, qui promeut le mécanisme enrichissant de relations mutuellement bénéfiques. Madrid a accueilli en 2010 le VIe Sommet EU-ALC ayant pour thème central l’innovation et la technologie pour le développement durable et l’inclusion.
L’Espagne, en tant que membre de l’UE, aux côtés du Portugal, joue un rôle essentiel dans l’élaboration de la politique européenne pour l’Amérique latine. La croissance de la région évolue à un rythme bien supérieur à celui de l’Europe. Les projets d’intégration et de concertation de différente nature se multiplient et confèrent à l’Amérique latine une plus grande conscience régionale. De nombreux pays latino-américains commencent à orienter leurs priorités vers le Pacifique. C’est la raison pour laquelle, le Sommet entre l’Union européenne et la Communauté d'États latino-américains et caraïbes (CELAC) qui s’est tenu à Santiago du Chili au mois de janvier 2013, a été une excellente opportunité pour renforcer et dynamiser des liens que les deux régions et les partenaires européens ne négligent pas.
Le rôle de l’Espagne en Ibéro-Amérique se voit également renforcé par sa participation à plusieurs organismes multilatéraux ibéro-américains en tant qu’observateur. C’est le cas de l’Organisation des États américains (OEA), depuis 1972. Actuellement, l’Espagne coopère dans plusieurs domaines et participe à hauteur de 39 % de l’ensemble des contributions, ce qui en fait l’un des principaux contributeurs de l’OEA. Le lien s’est également intensifié à travers la création du Fonds Espagne-OEA et un accord a été signé pour que les observateurs électoraux espagnols participent aux missions d’observation électorale.
L’Espagne est également l’un des pays observateurs depuis 1982 de l’Association latino-américaine d'intégration (ALADI). Elle bénéficie également d’un statut d’observateur dans le Système d’intégration centraméricain (SICA) depuis 2004, et dans la Communauté Andine des Nations (CAN) depuis 2011. Au mois de novembre 2012, l’Espagne a été le premier pays à devenir observateur de l’Alliance du Pacifique, avec laquelle elle développera prochainement une modalité spéciale de coopération.
Par ailleurs, le rôle de l’Espagne en Ibéro-Amérique est très actif dans des institutions financières comme la Banque interaméricaine de développement (BID), à laquelle elle contribue à hauteur de 1,9 % du capital ordinaire de la banque et à hauteur de 2,24 % du budget alloué aux opérations spéciales. De plus, l’Espagne participe actuellement à huit programmes pour éradiquer les inégalités et améliorer les situations économiques de la zone.