Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
Le GIEC (IPCC d’après son acronyme anglais) est le principal organe international chargé d’évaluer le changement climatique. Il a été créé en 1988 sur l’initiative du Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) pour offrir au monde une vision scientifique claire de l’état actuel des connaissances sur le réchauffement climatique et ses éventuelles répercussions environnementales et socio-économiques. Dès le début de son travail en 1988, le GIEC a préparé cinq rapports d’évaluation. Le cinquième rapport d’évaluation a été publié en 2014 et parmi ses principales conclusions, il convient de citer les suivantes :
• Le réchauffement du système climatique est évident et depuis les années 1950, bon nombre des changements observés n’ont pas eu de précédents au cours des dernières décennies, voire des millénaires. L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés, les volumes de neige et de glace ont diminué et le niveau de la mer a augmenté.
• Les émissions anthropogènes de gaz à effet de serre ont augmenté depuis l’ère préindustrielle, en grande mesure à cause de la croissance économique et démographique. Elles sont actuellement plus importantes que jamais. En conséquence, cela fait au moins 800 000 ans que de telles concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, de méthane et d’oxyde nitreux n’ont eu de pareilles. Les effets des émissions, ainsi que d’autres facteurs anthropogènes, ont été détectés dans tout le système climatique et il est fort probable qu’ils aient été la cause dominante du réchauffement climatique observé à partir de la seconde moitié du XXe siècle.
• Au cours des dernières décennies, les changements climatiques ont eu des conséquences sur les systèmes naturels et humains et dans tous les continents et océans. Les impacts son dus au changement climatique observé, indépendamment de leur cause, ce qui indique la sensibilité des systèmes naturels et humains au changement du climat.
• L’émission continue de gaz à effet de serre entraînera un réchauffement plus élevé et des changements durables dans toutes les composantes du système climatique, ce qui élèvera la probabilité de conséquences graves, généralisées et irréversibles pour les personnes et les écosystèmes. Pour contenir le changement climatique, il sera nécessaire de réduire de façon conséquente et soutenue les émissions de gaz à effet de serre, ce qui, allié à l’adaptation, peut limiter les risques de réchauffement climatique.
• L’adaptation et l’atténuation sont des stratégies complémentaires pour réduire et gérer les risques du réchauffement climatique. Si au cours des prochaines décennies, les émissions sont considérablement réduites, il est possible de diminuer les risques climatiques tout au long du XXIe siècle, puis d’élargir les perspectives d’une adaptation effective, réduire les coûts et les défis de l’atténuation sur le long terme et contribuer à ce que les alternatives de développement durable soient résilientes au climat.
• L’efficacité des réponses d’adaptation et d’atténuation dépendra des politiques et des mesures qui sont appliquées à grande échelle : internationales, régionales, nationales et sous-nationales. Les politiques qui soutiennent à toutes les échelles le développement, la diffusion et le transfert de technologie, ainsi que le financement des réponses au changement climatique peuvent compléter et promouvoir l’efficacité des politiques de promotion directe de l’adaptation et de l’atténuation.
Négociations internationales
La préoccupation face au réchauffement de la Terre et ses effets n’est pas récente. La première réunion sur l’effet de serre a été organisée en 1960 à Londres et a été suivie par celles de Stockholm en 1972, puis de Genève (1979, 1987 et 1990). Ces rencontres ont ouvert la voie aux Conférences des parties de la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP) qui se tient tous les ans depuis la signature de la Convention-cadre du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro (1992).
Jusqu’à ce jour, les COP se sont tenue à Berlin (1995), Genève (1996), Kyoto (1997), Buenos Aires (1998), Bonn (1999), La Haye (2000), Marrakech (2001), New Delhi (2002), Milan (2003), Buenos Aires (2004), Montréal (2005), Nairobi (2006), Bali (2007), Poznán (2008), Copenhague (2009), Cancún (2010), Durban (2011), Qatar (2012), Varsovie (2013), Lima (2014) et Paris (2015).
Le dernier Sommet sur le changement climatique, le COP21, s’est terminé avec brio par l’approbation de l’Accord de Paris sur le climat. Cet accord a marqué un jalon dans les négociations internationales. Il s’agit du premier traité international, juridiquement contraignant, de lutte contre le réchauffement climatique qui établit les bases d’une transformation vers des modèles de développement pauvres en émission et résilients au changement climatique. L’Accord de Paris reconnaît l’urgence de maintenir la hausse de la température moyenne globale en-dessous de 2ºC par rapport aux niveaux préindustriels, mais aussi de réaliser des efforts supplémentaires pour que cet accroissement ne dépasse pas 1,5 ºC. Chaque pays devra apporter son grain de sable à la réduction mondiale des émissions de gaz à effet de serre, en tenant compte des différentes capacités des uns et des autres, et de leurs circonstances nationales. En outre, l’Accord comprend un aspect essentiel : les impacts sur le changement climatique se font déjà ressentir et si l’on n’arrête pas de façon urgente les émissions de gaz, ils ne feront qu’augmenter.
En Espagne, la Direction générale du Bureau sur le changement climatique du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Environnement est au cœur des négociations de la Convention-Cadre des Nations unies sur le réchauffement climatique.
Informations au sujet du processus international de lutte contre le changement climatique, l'Accord de Paris et autres questions importantes.
L’intégration du réchauffement climatique dans la coopération espagnole au développement
La politique espagnole en matière de coopération au développement s’inscrit dans lesdits « Plans directeurs » de la Coopération espagnole. Le IIIe Plan directeur (2009-2012), tout comme l’actuel IVe Plan directeur (2013-2016), considèrent le changement climatique comme étant un axe prioritaire, en mettant ainsi en évidence l’importance d’aborder des actions spécifiques mais aussi de les intégrer à toutes les actions de la coopération espagnole. Par ailleurs, l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) a élaboré en 2011 le « Plan d’action sectoriel de l’environnement et du changement climatique », qui vise à encourager un nouveau paradigme de développement, caractérisé par des économies soutenables, avec des indices élevés de biodiversité, de justice sociale et d’équité et pauvre en émissions.
Plus d'informations