En vertu de la résolution 60/251 de l’Assemblée générale, portant création du Conseil des droits de l’homme, l’Espagne a soumis ses promesses et engagements volontaires en tant que candidate au Conseil des droits de l’homme. Le document a circulé, à la demande de l’Espagne, au sein de l’Assemblée générale dès le début du mois de septembre.
Avec ce document, l’Espagne souhaitait manifester son engagement pour la promotion et la protection des droits de l’homme et que cette contribution soit prise en compte et évaluée en vue de l’élection en tant que membre du Conseil. Nous savons que les 180 soutiens obtenus lors du vote qui s’est tenu à New-York le 16 octobre 2017 constituent une reconnaissance de l’engagement des pouvoirs publics et de la société espagnole envers les droits de l’homme et une expression de la confiance ressentie envers l’Espagne.
Maintenant que nous sommes membres du Conseil, il convient de mettre ses engagements en pratique.
Que souhaitons-nous faire en tant que membres du Conseil des droits de l’homme ??
L’Espagne continuera, tant à l’échelle nationale qu’au sein de l’Union européenne (UE), d’appuyer le Conseil dans la prise en charge des situations les plus graves de violation des droits de l’homme dans des pays concrets grâce à ce que l’on appelle les résolutions-pays mais également en insistant sur l’obligation que nous avons tous en tant qu’États de coopérer avec les organes créés par le Conseil.
Par ailleurs, nous souhaitons partager nos connaissances et notre expérience dans tous les domaines où notre trajectoire est prouvée ; ces domaines peuvent être regroupés en trois grands axes d’action essentiels:
• Dignité humaine et droits de l’homme égaux pour tous.
L’Espagne maintiendra son fort engagement à l’encontre de la peine de mort, en poursuivant son objectif d’abolition universelle, avec comme étape intermédiaire, la signature de moratoires. Le rejet de la peine de mort est fondé, entre autres termes, sur la valeur de la dignité humaine. De plus, en termes de réalisation des droits de l’homme, la protection des individus face à toute sorte de discrimination, notamment dans ses formes les plus extrêmes, comme par exemple la violence, revêt une importance particulière. Dans ce domaine, nous incluons : la lutte contre toute forme de racisme, de xénophobie et des autres formes connexes d’intolérance ; l’égalité des sexes ; la non-discrimination liée à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ; ou les droits des personnes en situation de handicap.
• Démocratie et État de droit.
Droits de l’homme, État de droit et démocratie sont interreliés et se renforcent mutuellement. La participation aux affaires publiques constitue l’expression la plus évidente d’un régime démocratique et est reconnue en elle-même comme un droit de l’homme. Mais en outre, l’existence d’une démocratie réelle exige la construction et le maintien d’un cadre complexe de droits et de libertés au sein duquel les individus peuvent évoluer librement. Dans ce domaine, nous insisterons sur le fait qu’une société civile libre et dynamique constitue un élément essentiel d’une démocratie qui fonctionne et nous revendiquerons le rôle des défenseurs des droits de l’homme dans une année où nous fêtons le vingtième anniversaire de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme.
• Développement durable.
Concernant cet axe, nous proposons de poursuivre nos travaux intenses en matière de promotion des droits économiques, sociaux et culturels (parmi ces derniers, les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement comme composantes du droit à un niveau de vie digne, et dont la promotion était codirigée par l’Espagne à l’échelle internationale) et en matière de droits de l’homme et entreprises.
Comment voulons-nous travailler en tant que membres du Conseil ?
Le quatrième axe d’action porté par notre pacte de promesses et d’engagements volontaires abordait ce sujet et était intitulé « dialogue, coopération et efficacité ».
Nous souhaitons travailler à la recherche d’accords à travers un dialogue efficace en matière de droits de l’homme en vue de renforcer la capacité des États Membres à respecter leurs obligations liées aux droits de l’homme et à garantir leur coopération avec les mécanismes du Conseil. Le dialogue et la coopération sont deux des principes qui, en vertu de la résolution adoptée par l’Assemblée générale portant création du Conseil, doivent en guider la mission. Dialogue et coopération sont des moyens efficaces pour prévenir les violations des droits de l’homme.
Nous souhaitons également travailler en soutenant la participation des organisations de la société civile lors des sessions du Conseil des droits de l’homme. L’Espagne continuera de dénoncer les cas où les représentants de la société civile font l’objet de menaces ou de représailles en œuvrant pour la protection des défenseurs des droits de l’homme.